Elle le mesurait à retardement, un talent ne suffit pas à garantir le succès.
Il fallait bien des engrais à la terre pour que la semence se décide à germer.
Quel gâchis, se disait-elle, ces compétences qu’elle voyait largement dispensées autour d’elle et qui – faute de rencontrer les ingrédients d’une alchimie secrète – s’étiolaient sans rien produire de ce qu’elles annonçaient.
Qu’est-ce qu’un don, disait Sido, qui avait compris que son fils prodige n’aurait jamais cette carrière d’excellence à laquelle il pouvait prétendre grâce à son expertise de la musique.
Un simple concours de circonstances avait vite fait de paralyser une carrière.
Et de contaminer la psyché.
Une fois délestée de ses principales illusions, comment ne pas trébucher sur le risque d’investir un nouveau pan de vie, d’oser une direction encore inexplorée ?
Vous dépassaient de gros icebergs d’inspiration que vous laissiez soit se rompre sur les rochers, soit fondre sans pouvoir vous convaincre qu’ils auraient valu la peine d’être repêchés
Crédit image © Patrice Bodard-ASPA