Rien

Un article expliquait que les échanges sur les réseaux sociaux s’avéraient souvent creux. Mais que, paradoxalement, les sociétés préservaient leur liberté d’action dans ce creux. Que c’était une erreur d’avoir évacué les temps morts, tous les vides gênants, où l’esprit perd son temps. 

Mais comment n’avoir besoin de rien ?…  

Elle l’écrivait comme une litanie, pour s’en convaincre. 

Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. 

Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. 

Fallait-il en croire l’enseignement du Qi Gong ? 

« C’est du vide que naît la puissance. 

C’est du vide que naît le plein. » 

Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. 

Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. 

Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien…

Mais remplir la feuille de riens, c’était encombrer l’espace, bourré à craquer d’agissements anticipés. 

C’était opter déjà pour une exploitation astronomique des plages d’oisiveté. 

Vide… on droppe le « d », et on a « vie »…

On essaie ?

© Geneviève Hofman 

error: Contenu protégé pour droit d'auteur